■ 1. Ce que l’on voit : une dépigmentation totale de l’ensemble de la région génitale : pubis, capuchon clitoridien, grandes lèvres, périnée, région périanale, petites lèvres (Photo 1).
■ 2. On note : des bords très bien limités entre la dépigmentation et la couleur normale de la peau. Il existe un certain degré de dépigmentation réactionnelle des petites lèvres. En revanche il n’existe aucune altération de la structure cutanée ou des reliefs vulvaires. Le vitiligo est fréquent chez les patientes à peau noire (Photo 2).
■ 3. Symptômes : aucun. Tout prurit doit faire rechercher la présence d’un Lichen Scléreux associé au vitiligo : l’association de ces deux dermatoses auto-immunes n’est pas exceptionnelle (Photo 3). On trouve alors les macules dépigmentées en périphérie (et sur les cuisses comme chez cette patiente) avec souvent décoloration des poils et les nappes de LS sur les petites lèvres et le clitoris (plaque brillante nacrée bien visible sur la petite lèvre gauche)
■ 4. Partenaire : 0
■ 5. Biopsie : elle n’est utile que si l’on se pose la question du diagnostic différentiel avec un lichen scléreux qui réalise également une dépigmentation vulvaire mais de teinte nacrée brillante, de fréquentes fissures ou hémorragies sous-épithéliales et avec le développement des synéchies et d’atrophies des reliefs au cours de l’évolution. Au cours du vitiligo, l’histologie montre une simple disparition des mélanocytes épidermiques.
■ 6. Diagnostic : le vitiligo est un diagnostic clinique. La présence de macules dépigmentées sur le reste du corps aide au diagnostic (coudes, genoux, crêtes tibiales, mains, paupières, région péribuccale…) mais n’est pas indispensable au diagnostic. Le vitiligo est familial dans 1/3 des cas.
■ 7. Traitement : Il est difficile et décevant d’autant que la région génitale est une zone bastion. Les traitements locaux reposent sur les dermocorticoïdes pendant plusieurs mois, le tacrolimus et les crèmes à base de vitamine D. L’extension des lésions est imprévisible.
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts pour cet article
Clarence de Belilovsky, Dermatologue spécialisée en pathologie vulvaire à l’institut Alfred-Fournier, Paris
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