VIOLENCES PHYSIQUES, VERBALES ET SEXUELLES : LES FEMMES EN PREMIÈRE LIGNE !
Un travail épidémiologique, réalisé dans la région des Hauts de-France, fait le point sur ces violences. Il s’agit d’une étude transversale, descriptive, multicentrique ayant duré 8 mois du 01 avril 2018 au 30 novembre 2018 avec la distribution d’un questionnaire anonyme et standardisé. Au total, 251 questionnaires ont été recueillis, 59 en milieu carcéral, 86 en cabinets de médecine générale et 106 dans les services de consultation gynécologique. Les résultats de l’étude sont impressionnants :
On y trouve 73,7 % de violences verbales, 40,8 % de violences physiques et 23,9 % de violences sexuelles.
Les objectifs secondaires de l’étude étaient d’évaluer les caractéristiques aussi des victimes ainsi que leurs répercussions : une aggravation de la consommation de toxiques est ici démontrée ainsi qu’une augmentation de dépression dans le cadre des violences physiques et sexuelles.
Ce travail permet de démontrer que les violences sexuelles sont à l’origine d’une moindre estime de son corps avec l’apparition de dyspareunies.
Les auteurs concluent que cette étude confirme bien que les violences faites aux femmes font partie intégrante de notresociété et qu’elles sont malheureusement peu exprimées par les femmes alors qu’elles induisent des conséquences sur leur santé.
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1158136021000013
HARCÈLEMENT SEXUEL DES ÉTUDIANTS : LES SERVICES DE CHIRURGIE SUR LA SELLETTE !
Une étude longitudinale ayant duré 2 ans a été menée à la Faculté de Médecine Paris Descartes pour à la fois quantifier le harcèlement sexuel et les abus psychologiques des étudiants.
2 795 réponses ont été recueillies. Le harcèlement sexuel a été signalé dans 7% et les abus psychologiques dans 15% au début, puis les chiffres ont diminué après la mise en place de l’observatoire au fur et à mesure que le bouche à oreille en informait les acteurs. Les femmes sont plus susceptibles d’être victimes de harcèlement sexuel. Les étudiants plus âgés rapportent moins souvent des abus psychologiques et sont moins souvent témoins de harcèlement sexuel. Les services de chirurgie étaient associés à des risques de harcèlement sexuel jusqu’à 5,7 fois plus élevés (OR compris entre 5,15 et 5,70). Les services de chirurgie et de pédiatrie étaient associés à un risque de violence psychologique multiplié par 2. L’analyse qualitative a révélé quatre catégories : l’humiliation, le sentiment d’infériorité, le harcèlement sexuel et les manifestations de violence.
Les auteurs concluent que les facteurs associés à des risques plus élevés de harcèlement sexuel et de violence psychologique pendant les stages étaient le sexe féminin, l’âge plus jeune et… les services de chirurgie !
https://pubmed.ncbi.nlm.nih gov/33882785/
DAVID ELIA
GENESIS – N° 206 – JUIN / JUILLET 2021
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