Une plaque bien limitée, polychrome (blanche, rouge et pigmentée), légèrement épaisse (papuleuse) et verruqueuse en superficie (Photo 1). Cette plaque est apparue il y a plus de 6 mois chez cette patiente de 45 ans.
2. SIGNES :
On note des zones leucoplasiques (blanches épaisses). La pigmentation est périphérique sur les versants cutanés vulvaires. La palpation constate un épaississement diffus de l’épiderme et l’absence d’infiltration tumorale.
3. SYMPTÔMES :
Cette plaque est prurigineuse.
4. PARTENAIRE :
Le partenaire actuel n’a rien. Dans ses antécédents, la patiente signale un traitement par laser de lésions vulvaires et vaginales à l’âge de 28 ans pour condylomes multiples. Son partenaire de l’époque avait des condylomes.
5. BIOPSIE :
Indispensable comme pour toute plaque leucoplasique. L’histologie retrouvera des atypies sévères étagées sur toute la hauteur de l’épiderme, et cherchera à éliminer une infiltration tumorale. Le frottis recherchera une localisation cervicale, complété par une colposcopie en cas d’anomalies.
6. La VIN classique unifocale correspond à l’ancienne maladie de Bowen. Elle peut apparaître sous forme de plaque leucoplasique (Photo 2), érythroplasique, érythro-leucoplasique (Photo 3) et parfois pigmentée. Elle est liée à une infection à HPV potentiellement oncogène. Le risque de progression vers un carcinome épidermoïde invasif a été estimé à 8% à 3 ans lors d’une étude rétrospective.
7. TRAITEMENT :
Imiquimod plusieurs mois en première intention (hors AMM). Laser CO2 ou chirurgie si persistance. Les récidives après chirurgie sont moins fréquentes qu’après laser. Les deux vaccins actuels ciblent les deux HPV oncogènes les plus fréquents (16 et 18).
Clarence de Belilovsky – Dermatologue spécialisée en pathologie vulvaire à l’institut Alfred-Fournier, Paris
Article paru dans le Genesis N°183 (mars/avril 2015)
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