De fake news en fake news, la COVID-19 poursuit son chemin.
C’est le tour des femmes enceintes ! David Elia, quelques jours avant sa mort avait alerté sur des informations mensongères concernant le vaccin anti-covid qui serait responsable d’une augmentation du taux de fausses couches. Qu’il me soit permis de pousser, moi aussi, mon cri d’alarme au vu de ce que j’entends dans mes consultations à ce sujet.
Dès la première vague, les équipes du Grand EST (Pr B. Langer) avaient été confrontées à ce problème. Ces données ont été publiées dans l’American Journal of Obstetric and Gynecology fin 2020 .
Les auteurs avaient notamment montré l’augmentation du taux de césariennes en raison des complications maternelles graves nécessitant une extraction fœtale en urgence, une fois même sous CEC. Puis vinrent les publications de découvertes d’enfants atteints par le virus, voire même décédés à cause de la COVID-19.
A l’heure actuelle, il est reconnu que les femmes enceintes infectées par ce virus ont un risque accru d’admission en soins intensifs par rapport aux femmes non enceintes.
On constate un nombre accru d’accouchements prématurés, soit spontanés, soit provoqués. Les Nations Unies ont insisté également sur la fréquence augmentée des pré-éclampsies, des souffrances fœtales aiguës, voire de morts fœtales. Outre les recommandations de suivre scrupuleusement les gestes barrières (elles-mêmes et leur proches..), la majorité des pays recommandent la vaccination. La récente publication du CDC d’Atlanta conforte l’utilisation des vaccins ARNm.
Contrairement à ce que les réseaux sociaux ont voulu faire croire, il n’a pas été constaté de surrisque de fausses couches spontanées ni de complications de la grossesse chez la mère ou l’enfant à naître, pas de lésions placentaires. La protection de la femme enceinte est très e cace.
Le 15 septembre dernier, le Centre de Référence sur les Agents Tératogènes(CRAT) a publié des données à ce sujet. Il n’a pas été retrouvé de problèmes quel que soit le délai entre le début de grossesse et l’injection. Certains pays, comme la Suisse recommandent d’attendre le début de la 10ème semaine d’aménorrhée, d’autres, comme la France, conseillent de vacciner le plus tôt possible, a fortiori si ces parturientes présentent des facteurs de risque (Obésité, HTA, Diabète , Diabète gestationnel)
La vaccination des femmes en cours d’allaitement est tout à fait possible avec un vaccin ARNm. Les femmes enceintes sont prioritaires dans les grands centres de vaccination.
Les anti-vax essayent d’avoir une influence sur ce sujet « sensible »…’’on va injecter des particules qui vont changer les codes génétiques de nos bébés ‘’ !!
Il est parfois difficile de convaincre, mais nous devons y arriver, parfois en y consacrant beaucoup de temps.
Lydia MARIÉ-SCEMAMA, Boulogne-Billancourt
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