Cette femme de 34 ans, G3P3, a toujours présenté des frottis normaux.
Elle n’est pas tabagique et ne présente pas de saignement provoqué.
Pour la première fois son frottis est de type ASC-H. La probabilité d’existence d’une lésion de haut grade du col ou du vagin est donc de 40 à 50%.
De ce fait les dernières recommandations de l’INCA de décembre 2016, préconisent d’emblée une colposcopie avec biopsies en cas d’anomalie.
Si la colposcopie pratiquée est normale, avec une jonction parfaitement bien suivie, la patiente sera re-convoquée pour test HPV ou cytologie 1 an plus tard.
En cas de colposcopie avec jonction non suivie, il sera indispensable d’associer un curetage endocervical.
■ Description de l’image colposcopique
- Sans Préparation : Col congestif au niveau de la lèvre postérieure. Pas de signe d’infection pouvant perturber l’image colposcopique, pas d’hypervascularisation atypique.
- A l’acide acétique : La jonction est bien suivie, en périphérie d’une ectopie avec au sein du glandulaire, sur la lèvre postérieure, une acidophilie épaisse à contours flous, avec des orifices glandulaires au sein de cette acidophilie.
- Au lugol : L’exocol en périphérie de la jonction est parfaitement normal, avec une iodopositivité homogène d’épithélium malpighien normal surplombant l’épithélium glandulaire mais l’image acidophile au sein du glandulaire est iodonégative, à limites floues.
■ Diagnostic
La biopsie pratiquée au niveau de cette acidophilie confirme une lésion de haut grade CIN3. Le diagnostic différentiel qui aurait pu être évoqué : Métaplasie indirecte immature née au milieu des cellules cylindriques à partir des cellules de réserve du stroma. D’où l’intérêt de la biopsie…
Cette patiente a subi une exérèse à l’anse de cette lésion in situ et l’anatomo-pathologie a confirmé le diagnostic de CIN3.
Une vaporisation laser de la zone de jonction a été faite dans le même temps afin d’éliminer un réservoir de virus éventuel.
Le bilan colposcopique puis les frottis ont toujours été normaux par la suite.
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