La « restauration vaginale » est en pleine effervescence et cette discipline que l’on peut encore qualifier de nouvelle nous offre de plus en plus de moyens thérapeutiques attractifs et efficaces.
Nicolas Berenni, gynécologue mais aussi philosophe à ses heures comme vous pourrez en juger, est sans doute parmi nous l’un de ceux qui connait le mieux ce sujet.
Pour toutes nos patientes en carence estrogénique et qui en souffrent, alors qu’elles ne peuvent ou ne veulent pas d’administration d’œstrogènes, voici de nouveaux moyens pour les soulager. (David Elia)
Il s’agissait probablement de la suite de mon précédent article, faisant la part belle à «L’utilisation de l’Acide Hyaluronique dans les nouvelles stratégies non hormonales de prise en charge de l’atrophie vulvovaginale et des dysfonctions sexuelles» (Les Tyrannies de la sexualité… Génésis N° 184 Mai 2015)
Il me fallait donc évoquer toutes les autres méthodes lasers, graisse, Leds, IPL, radiofréquences…) en deux pages !!!
Le challenge me paraissait colossal, deux commentaires me vinrent alors à l’esprit :
- Celui de JJ. Rousseau : « L’Homme («Et la femme !»), cet animal qui se distingue par sa faculté de toujours chercher à se perfectionner…» !
- Et plus encore de Sylvain de Bosselet (agrégé de philosophie et docteur en psychologie) : «L’Humanité commence
tout juste à prendre les rênes de son destin sexuel et profiter de son héritage naturel qui relève d’un bricolage hasardeux et non intentionnel. Il nous reste à connaître et justifier nos intentions ; avant de nous donner les moyens de les réaliser».
Un fil rouge m’était donné !
A la question : « De quoi la restauration vulvo-vaginale (le rajeunissement !) est-elle le nom ? »
Nous devions, en tant que thérapeutes, répondre à deux grandes interrogations :
A. Quelles sont nos intentions et sont-elles justifiées ?
B. De quel moyens efficaces et durables disposons-nous pour les réaliser ?
Intentions et Justifications
La définition de la restauration est inséparable de celle de la conservation (Charte de CRACOVIE 2000)
Il s’agit de l’ensemble des moyens qui permettent d’assurer la pérennité d’un «bien», son intégrité et en dernier lieu (et non le moindre !) son accessibilité ! (Marie Berducou : «La conservation archéologique») !
Quelle plus belle justification que de vouloir restaurer le périnée, venant du mot grec : PERI-INEO «autour de l’entrée, autour de la porte sacrée», entrée dans le monde de chaque humain à la naissance encadré par les muscles et les tissus de sa mère qui lui ouvre ainsi la porte vers les vivants !
Un périnée qui retient les organes, les fluides qui lui sont utiles avec sa tension, sa vibration, la bonne irrigation de ses tissus qui lui permettent de conserver ce que le corps reconnait comme sien.
Ce périnée puissant, comme une porte qui se verrouille défiant, un temps mais un temps seulement, le poids de la gravité, marque d’une jeunesse vivante, s’appropriant une part du monde et ne lui rendant que ce qui ne lui appartient pas (Le Périnée Sacré).
Ainsi nos intentions nous paraissent justes et honorables.
C’est la raison principale pour laquelle nous avons créé le Groupe de Recherche et Innovation en Restauration Génitale (GRIRG.org).
Mais alors de quels moyens disposons-nous ?
Qui vont nous aider à réaliser nos ambitions consistant à réparer, rénover, réhabiliter le périnée féminin et plus encore dans son environnement la sphère urogénitale, tout en conservant sa polarité fonctionnelle et esthétique et respectant sa substance et sa valeur ? (Mathilde Carrive : la restauration architecturale)
Mais déjà la place me manque pour vous parler en détail des nouveaux traitements non chirurgicaux, du syndrome génito-urinaire de la ménopause.
Il nous faudrait le temps de développer :
- Les lasers CO2 microablatifs fractionnés Du Monalisa Touch (DEKA) (David Elia vous en a déjà parlé) au Edge One :
– aux longueurs d’ondes de 10.6000nm
– aux puissances de 20 à 40 watts
– aux énergies pulsées de 10 à 100mJ
– avec des énergies cumulées (Fluences) de 13 joules/cm²
– des spots de 8mm avec effet de vaporisation à plus de 100°C, action de nécrose et de coagulation entre 58° et 85°C et de désaturation des protéines à plus de 60°C
2. Les lasers de deuxième génération ERBIUM : Intimalase –Incontilase… Smooth Mode XS (FOTONA)
Avec effets thermiques entre 45° et 60°C non ou « peu » microablatif, une longueur d’onde de 2940nm et des fluences de 6 joules/cm², effet «tightening» (tenseur) pour le VRS «vaginal relaxing syndrome» (atonie vaginale !) par restructuration de la triple hélice des fibres de collagène… !!!
Avec pour les deux catégories de lasers des résultats surprenants d’amélioration de la trophicité et de la tonicité de plus de 60% et une durabilité d’effet de plus de 6 voire 12 mois.
3. Des injections de nouveaux acides hyaluroniques dédiés (Désirial – VIVACY) dans l’amélioration de la trophicité vaginale et dans le «remodelage» vulvaire par «stretching cellulaire» !
4. L’utilisation de la graisse pour une lipo-sculpture des grandes lèvres ou la correction du fourreau vaginal (mais il s’agit là de techniques chirurgicales !).
5. Ou encore des lampes LED (Light Emitting Diode) dédiées à la photobiomodulation de la sphère génitale, du PRP (injections de Plasma enrichi en plaquettes) pour la trophicité muqueuse et dermique vulvo-vaginale, des appareils de radiofréquences fractionnées avec microaiguilles mono et bipolaires pour la re-tonification des releveurs et de la sangle musculaire périnéale…
6. Et enfin des peelings-vulvaires, de la mésothérapie, de la lumière intense pulsée (IPL)…
Nicolas Berreni – Gynécologue-Obstétricien, Perpignan
Article paru dans le Genesis N°185 (juin/juillet 2015)
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