Depuis la création du Comité National d’Étude de la Mortalité Maternelle (CNEMM), en 1996, l’hémorragie de la délivrance était la première cause de mortalité maternelle, les maladies cardiovasculaires et le suicide en sont maintenant les causes principales (Tableau 1) .
Même si la France est dans le groupe des pays où la mort maternelle reste rare, elle persiste à être une préoccupation de santé publique dans la mesure globalement 57,8% des décès maternels sont considérés comme probablement ou possiblement évitables et dans 66% des cas, les soins dispensés n’ont pas été optimaux, ce qui indique l’ampleur de l’amélioration possible (Tableau 2).
L’analyse des dossiers de 2013-2015 a révélé 262 morts maternelles en France soit un ratio de mort maternelle (RMM) de 10,8 décès pour 100 000 naissances vi vantes, ce taux est stable depuis 2007. Les maladies cardiovasculaires et le suicide sont désormais les deux premières causes de mortalité maternelle mais de nombreux facteurs augmentent le risque de mortalité maternelle : l’âge de la parturiente, migrante ou non, habitante des DOM ou de l’île de France, obésité… (Tableau 3)
La mortalité par hémorragie de la délivrance (HDD) a été diminuée par deux en 15 ans : le schéma de prévention appliqué à l’HDD peut-il être transposable aux causes cardio-vasculaires et au suicide ? La consultation pré-conceptionnelle, même dans l’état actuel de la démographie « obstétricale », peut-elle avoir un rôle à jouer dans le repérage et la prise en charge de ses pathologies à très haut risque ?
Alain PROUST,
Hôpital privé, Anthony, 92160
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