GREFFE UTÉRINE – Première Naissance Francaise après greffe d’utérus

L’assistance médicale à la procréation (AMP), a permis à de nombreuses femmes de mener une grossesse et de donner naissance à un enfant. En revanche, jusqu’à ces dernières années, les patientes atteintes d’infertilité d’origine utérine ne pouvaient réaliser leur désir de grossesse qu’à travers l’adoption ou une gestation pour autrui (GPA), dans les pays où elle est éventuellement autorisée. La transplantation utérine a représenté une véritable révolution pour ces femmes atteintes d’infertilité utérine absolue. Chirurgie complexe et délicate, il aura fallu attendre 2014 pour que l’équipe suédoise du Pr Brännström obtienne la première naissance vivante grâce à une greffe d’utérus, après plus de 10 ans d’expérimentation animale. Sept ans plus tard, plus de 70 gre es utérines ont été pratiquées à travers le monde et 24 naissances ont été rapportées

En 2019, notre équipe a réalisé la première greffe utérine française. L’intervention a été réalisée à partir d’une donneuse vivante apparentée. La receveuse de 34 ans (atteinte d’un syndrome Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser (MRKH)) a donné naissance au premier bébé issu de transplantation utérine en France en février 2021.

Cette première naissance vivante en France après transplantation utérine est l’aboutissement de quinze années de travail d’une équipe d’une vingtaine de chercheurs, qui a travaillé en collaboration étroite avec d’autres équipes nationales (INRA pour la chirurgie animale) et internationales (équipe de Göteborg et Clivland) pour la technique de greffe utérine par laparotomie et surtout par chirurgie robotique. 

Mais au-delà de la prouesse médicale et chirurgicale, ce projet a permis de développer de nombreuses compétences autour du sujet central. En effet, il a permis plusieurs avancées scientifiques significatives dans les domaines de la transplantation et de la reproduction, des avancées dans le domaine de la perfusion d’organes prélevés, dans le domaine de l’implantation tant la partie immunologique que la partie infectieuse.

Jean-Marc AYOUBI, Hôpital Foch, Suresnes