Parmi 69 facteurs de risque passés en revue, la HAS identifie quatre facteurs de risque nécessitant des recommandations spécifiques.
1/ Les antécédents personnels de cancer
L’antécédent personnel de cancer du sein ou de carcinome canalaire in situ : «Un examen clinique doit être réalisé tous les six mois pendant les deux ans qui suivent la fin du traitement puis tous les ans. Une mammographie annuelle unilatérale ou bilatérale doit aussi être effectuée, éventuellement suivie d’une échographie. Ce suivi est recommandé sans limite de durée».
2/ Les cas «border line»
L’antécédent d’hyperplasie canalaire ou lobulaire atypique ou de carcinome lobulaire in situ: faire «une mammographie annuelle pendant 10 ans, en association éventuelle avec une échographie mammaire en fonction du résultat de la mammographie». Et, «si, au terme de cette période de 10 ans, la femme a 50 ans ou plus, elle est incitée à participer au programme national de dépistage organisé.
Si, au bout de 10 ans, la femme a moins de 50 ans, une mammographie en association éventuelle avec une échographie mammaire lui sera proposée tous les deux ans jusqu’à l’âge de 50 ans».
3/ Les antécédents d’irradiation thoracique
Les femmes ayant un antécédent d’irradiation thoracique pour maladie de Hodgkin constituent aussi un groupe à haut risque. Il est recommandé d’effectuer «un examen clinique et une IRM tous les ans, huit ans après la fin de l’irradiation au plus tôt à 20 ans pour l’examen clinique et à 30 ans pour l’IRM». Et en complément, «la réalisation d’une mammographie annuelle et une éventuelle échographie sont recommandées, sans limite de durée».
4/ Les antécédents familiaux
Ce sont les femmes ayant un score d’Eisinger* > 3 (score prenant en compte tous les antécédents familiaux et l’âge auquel sont survenus les cas) et pour lesquelles une mutation génétique n’a pas été trouvée (ou la recherche n’a pas été réalisée). «C’est à l’oncogénéticien d’évaluer le niveau de risque personnel de cancer du sein de la femme, au vu de son arbre généalogique et de son âge. Il pourra alors considérer le risque comme élevé ou très élevé».
En cas de risque très élevé, il est recommandé de faire, «à partir de l’âge de 20 ans, une surveillance clinique tous les six mois», puis «à partir de l’âge de 30 ans, un suivi annuel par imagerie mammaire» : IRM puis mammographie +/- échographie en cas de seins denses.
Si le risque est qualifié d’élevé, «une surveillance radiologique doit être démarrée à un âge fixé en fonction de celui auquel la parente qui a développé un cancer du sein (parente au premier degré ou nièce par un frère) a été diagnostiquée. La surveillance doit démarrer cinq ans avant l’âge de ce diagnostic».
D’autres facteurs sont associés à une élévation de risque, mais qui est «modeste ou modérée»: lésions mammaires prolifératives non atypiques et lésions non prolifératives, consommations d’alcool ou de viandes grasses, ne pas avoir mené de grossesse à terme ou grossesse tardive, traitement hormonal substitutif (THS), contraception hormonale, diabète de type 2, obésité. Au sujet du THS : Olivier Scemama, responsable adjoint du service évaluation économie et santé publique de la HAS, précise que «l’effet délétère au regard du risque de cancer du sein a été très médiatisé il y a quelques années… Ce sur-risque est modeste, dépend du THS, de la dose, de la fréquence de prise et de la durée ; et il disparaît rapidement après l’arrêt».
David Elia
Les recommandations HAS :
www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1741170/fr/depistage-du-cancer-du-sein-en-franceidentification-des-femmes-a-haut-risque-etmodalites-de-depistage?xtmc=&xtcr=1
*Score d’Eisenger :
www.hal.archives-ouvertes.fr/docs/00/62/10/51/PDF/nouveau_score_Bul_Cancer.pdf
Article paru dans le Genesis N°179 (juin 2014)
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