Vulvite érythémateuse intense, prédominant dans les plis inter-labiaux et débordant sur le périnée, accompagnée de leucorrhées blanches et d’un érythème vestibulaire: CVVR vue en poussée typique (PHOTO 1).
2. SIGNES :
Les poussées deviennent subintrantes évoluant vers la candidose chronique. Apparaît alors une vulvite érythémateuse sèche latérale et postérieure. On devine un érythème vestibulaire (PHOTO 2). Dans les formes chroniques classiques, l’érythème est moins intense, la sécheresse prédomine dans la région postérieure et s’accompagne de fissures (PHOTO3). Repérer les formes discrètes à type de dermite sèche postérieure (PHOTO 4) et de deux plaques érythémateuses et érosives postérieures et symétriques (PHOTO 5), qui correspondent beaucoup plus souvent à une candidose qu’à une dermite irritative ou un eczéma (protège-slip…)
3. SIGNES CLINIQUES ASSOCIÉS :
Dans tous les cas, il faut regarder la périphérie des lésions à la recherche d’une fine collerette desquamative qui correspond à l’érosion de pustules remplies de Candida (PHOTO 3bis).
C’est l’association de brûlures vaginales et du prurit vulvaire qui est la plus caractéristique. La dyspareunie est un signe d’appel fréquent.
5. PARTENAIRE :
La contamination du partenaire est un argument de plus, mais non nécessaire ni non systématique. Le traitement du partenaire n’influence pas les récidives chez la femme.
6. DIAGNOSTIC :
Le diagnostic repose sur l’interrogatoire (début après antibiothérapie, l’été, symptômes déclenchés par les rapports, fluctuation des symptômes dans le cycle…) et le prélèvement mycologique vaginal et vulvaire avec examen direct et culture.
7. TRAITEMENT :
Le gold standard reste l’association d’ovules et de crèmes. Cependant, dans les formes très récidivantes voire chroniques, l’ajout d’un traitement peros (fluconazole 150) s’avère extrêmement efficace, à raison d’une prise hebdomadaire pendant 2 à 6 mois puis diminution progressive. Les mauvaises habitudes d’hygiène seront corrigées et l’application de dermocorticoïdes interdite dans tous les cas. Les probiotiques peuvent aider; l’amélioration de la qualité des rapports (kinésithérapie périnéale spécialisée) également.
Clarence de Belilovsky – Dermatologue spécialisée en pathologie vulvaire à l’institut Alfred-Fournier, Paris
Article paru dans le Genesis N°186 (septembre/octobre 2015)
16 commentaires