Depuis trop longtemps, la douleur des femmes est niée, minimisée, tue, taboue voire hystérisée ! Nos collègues cardiologues le démontrent depuis plusieurs années. L’infarctus devient la première cause de décès avec un retard majeur au diagnostic devant des symptômes atypiques comparativement aux symptômes masculins… atypiques ou bien peut-être banalisés pour ne pas dire stéréotypés par le genre des intéressées.
Il en est de même pour les douleurs de la sphère intime : vulvodynie, vulvo-vaginite, cicatrices obstétricales, dyspareunies, … Douleur de l’incontinence urinaire et/ou fécale que l’on cache sous le couvert pour l’une qu’elle serait normale (les « moments oups » vantés dans les publicités aux heures de grande écoute) ou complètement tue par le tabou pour la seconde… Que dire des couches et autres protections adultes de nos aînées dans les établissements ?
Comment peut-on dire à une patiente d’être patiente, que la douleur de son épisiotomie va passer avec le temps, qu’elle peut serrer les dents un peu à chaque rapport… pendant 7 ans et un accouchement plus tard ! Si ça ce n’est pas la patience !
Pourtant des solutions existent : rééducation, technologies modernes comme radiofréquences, bio-photo-modulation, champs magnétiques pulsés, … Toutes ces technologies qui équipent nombre de fédérations sportives principalement pour les hommes. Il est vrai qu’un seul homme footballer peut gagner et valoir plus que plusieurs milliers de femmes réunies.
Quand on assure un retour au championnat d’un athlète (footballeur, rugbyman, tennisman, …) en quelques semaines à quelques mois, pourquoi ne peut-on pas garantir un retour aussi prompt aux femmes si chargées mentalement à la maison comme au champ professionnel (quand ce n’est pas aux champs) après le marathon de la grossesse et de l’accouchement, comme tout au long de leur vie de la puberté à bien après la ménopause ?
Pourtant que de fierté pour les conjoints quand certains apprennent que leur femme a pu bénéficier des mêmes soins que leur sportif préféré ! Mais il est vrai que les professionnels de santé ne peuvent (ni légalement, ni en disponibilité et encore moins financièrement) s’offrir une page de pub aux heures où « la ménagère de moins de 50 ans » a un temps de cerveau disponible (pour reprendre l’expression d’un ancien grand patron de chaîne).
Nicolas DUTRIAUX, Sage-Femme libérale, Herblay-sur-Seine, 95220
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