1. CE QUE L’ON CONSTATE
Pas de signe vulvaire spécifique de l’infection COVID mais une augmentation/aggravation des pathologies liées au stress au sens large et au manque de consultation pendant le premier confinement.
2. PSORIASIS
Les psoriasis est une dermatose érythématosquameuse dont les poussées sont très liées au stress. Il provoque une vulvite prurigineuse d’apparition brutale. Les caractéristiques sont une atteinte cutanée externe avec des bords sont bien limités et une atteinte du pubis et du de la zone périanale (PHOTO 1).
La vulvite peut être extensive ou en plaques (PHOTO 2).
Les plaques sont squameuses sur les zones pileuses des grandes lèvres (PHOTO 3). Contrairement aux candidoses l’atteinte peut être unilatérale. Le traitement repose sur les corticoïdes locaux à chaque poussée.
3. CANDIDOSE CHRONIQUE
Les candidoses non ou sous-traitées peuvent devenir récidivantes puis chroniques (PHOTO 4). L’atteinte érythémateuse est vestibulaire et postérieure, avec des bords mal limités, des érosions arrondies et une collerette périphérique desquamative. Pour les traiter, le recours à des prises répétées et prolongées de fluconazole est souvent indispensable, en association avec une crème antimycosique.
4. VULVODYNIE
Elle se définit par des sensations de brûlures vulvaires provoquées (par les rapports sexuels) ou spontanées, avec un examen normal. Il s’agit d’une douleur neuropathique, avec une composante de stress sous-jacent au sens large. La tension des muscles pelviens souvent associée peut provoquer des fissures vestibulaires lors de la pénétration (PHOTO 5).
6. LICHEN PLAN
Le lichen plan non érosif est assez rare sur la vulve.
Là encore, les poussées sont très liées au stress. Il apparait sous la forme de plaques prurigineuses rosées violines avec des stries blanches caractéristiques (ici circonférentielles) (PHOTO 6).
En cette période de Covid, nous avons constaté une augmentation des consultations pour cette raison et des sensations de prurit associées (sans véritable explication). Le traitement est multidisciplinaire.
5. HERPES
Une poussée d’herpès peut survenir à tout âge, et se surajouter à d’autres pathologies, comme chez une patiente de 70 ans que je surveille pour une lésion vulvaire de haut grade à HPV traitée et qui a souffert de poussées d’herpès de la fesse à la suite du décès de son mari lié à la COVID.
Le traitement repose sur les dermocorticoïdes jusqu’à disparition.
Clarence de Belilovsky, Dermatologue spécialisée en pathologie vulvaire à l’Institut Alfred-Fournier, Paris
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