Les bouffées de chaleur et les suées nocturnes, voire une certaine susceptibilité permanente à la chaleur représentent le signe « star » de la ménopause avec plus de 75% des femmes concernées au moment de l’initiation de l’aménorrhée ménopausique.
Cette symptomatologie va persister plusieurs années et pour certaines « à vie ». Il s’agit d’un phénomène encore partiellement compris même si la carence oestrogéniques en est constamment la cause. On ne comprend pas pourquoi par exemple l’aménorrhée de l’anorexique ou de la femme allaitante pourtant en profondes carence ostrogénique n’en ont pas.
On évoque classiquement une perturbation des neurohormones cérébrales (sérotonine, etc. …)
Le traitement quasiment toujours efficace en l’espace de 2 à 3 semaines est représenté par l’administration d’estrogènes (sauf contre-indications bien sûr) à dose suffisante (une surdose effacera certes les symptômes mais induira des mastodynies, des spottings/métrorragies, une rétention hydrosodée et une éventuelle prise de poids tandis qu’une dose insuffisante n’effacera que partiellement la symptomatologie.
Chaque femme doit pouvoir bénéficier d’une posologie individualisée et c’est sur l’interrogatoire seul qu’elle sera mise au point et non sur des dosages hormonaux inutiles et faussement informatifs : on recherche, à 1 mois de l’instauration du traitement, la disparition des symptômes (partielle ou totale) ou éventuellement la survenue de symptômes de surdosage. Ces estrogènes seront accompagnés de progestatifs (progestérone micronisée ou dydrogestérone) si la femme n’a pas été hystérectomisée.
Un traitement sans réapparition des menstruations (« fausses ») ou avec menstruations sera au choix de la patiente : respectivement une demi-dose de progestatif avec les estrogènes en « non-stop » ou avec un arrêt de 5 ou 6 jours par mois, ou avec règles un progestatif pleine
dose 12 jours par mois avec les estrogènes en non-stop ou avec un arrêt de 5 à 6 jours coïncidant avec l’arrêt du progestatif.
Le traitement sera poursuivi « tant que durent les symptômes gênants », avec réévaluation régulière des besoins grâce à l’arrêt ou la diminution des posologies oestrogéniques disent les recommandations.
Pour ce qui est des autres stratégies non hormonales, il n’y en a pas d’autres : les sérotoninergiques par exemple sont décevants, hors AMM et…Surtout refusées par les femmes (« non, je ne suis pas déprimé… »).
Les extraits de pollen (complément alimentaires) ont montré une efficacité (moins que le THM) et sont régulièrement proposés en cas de contre-indications ou de refus du traitement hormonal de la ménopause.
David ELIA,
Gynécologue,
Paris
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