En France, selon l’enquête périnatale de 2010, l’épisiotomie est réalisée chez 44,4% des primipares et 14,3% des multipares.
De plus, il est retrouvé 42,6% de déchirures génitales sur la totalité des accouchements par voie basse.
En cas de désunion de cicatrice, la prise en charge est variable selon les praticiens.
Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine de troubles de la cicatrisation comme l’âge avancé, un état nutritionnel présentant des carences essentielles en silice et en magnésium, des troubles de la vascularisation, une suture mal réparée ou une addiction au tabac ou à d’autres substances.
À l’heure actuelle, il n’existe pas de recommandation permettant de standardiser les pratiques. Certaines bénéficieront d’une suture secondaire mais pour la plupart, ce sera l’expectative.
En 2013, une revue de la Cochrane a comparé ces deux types de prise en charge et il n’a pas été retrouvé de différence que ce soit en matière de guérison ou de dyspareunies.
Toutefois, si une suture secondaire n’est pas jugée nécessaire, il convient de suivre rigoureusement la cicatrisation de la désunion, celle-ci pouvant s’infecter et être source de douleur.
Un lavage soigneux est recommandé minimum deux fois par jour avec le savon personnel de la patiente.
L’application d’antiseptiques n’est pas recommandée.
Certains professionnels pourront aussi proposer l’application d’argile verte pour ses vertus cicatrisantes. À côté de ces soins classiques, de nouvelles technologies font leur apparition au sein des services de maternité et des cabinets libéraux. C’est le cas de la técarthérapie.
Longtemps utilisée chez les sportifs de haut niveau, cette méthode est basée sur un procédé de régénération articulaire et musculaire innovant.
Elle possède une action électro-magnétique et un rôle de bio-stimulation des échanges tissulaires. La Haute fréquence présente de nombreuses indications : antalgique, cicatrisante, inflammatoire, anti-oedémateuse…
Les premiers résultats de l’étude menée par M. Golka, sage-femme dans le cadre de l’obtention de son mémoire de fin d’études en 2017 sont plutôt encourageants.
En effet, l’utilisation de la Haute Fréquence permettrait de réduire la douleur périnéale des femmes traitées et d’améliorer le vécu de leur accouchement.
En conclusion, qu’elle soit douloureuse ou pas, toute cicatrice nécessite des soins. Le but est de prévenir sur le long terme la chronicisation de la douleur (en diminuant l’inflammation, en dirigeant la cicatrisation et en évitant la survenue d’adhérences) et de permettre à ces femmes de se réconcilier avec cette cicatrice qui peut être synonyme de mutilation.
Grazia SABATINO,
Sage-femme,
Marseille
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