La malodeur vaginale est le symptôme principal de la vaginose bactérienne. Cette infection est due à un déséquilibre du microbiote vaginal avec disparition des lactobacilles et prolifération de bactéries anaérobies dont Gardnerella vaginalis ou Atopobium vaginae, par exemple.
L’examen clinique est suffisant pour le diagnostic avec la constatation de leucorrhées fluides, malodorantes et un pH vaginal > 4,5. La biologie (non indispensable) confirme le diagnostic par un score de Nugent compris entre 7 et 10. Le traitement repose classiquement sur le secnidazole per os en dose unique de 2 g ou le métronidazole per os à la dose de 500 mg matin et soir pendant 5 à 7 jours ou le chlorure de dequalinium (1 comprimé vaginal le soir pendant 6 jours). Etant donné la nature dysbiosique de la vaginose bactérienne, il est conseillé d’associer au traitement antiinfectieux une cure de probiotiques par voie vaginale ou par voie générale. Des conseils hygiéno-diététiques sont nécessaires : arrêt du tabac, pas de douches vaginales, éviter les antiseptiques en toilette quotidienne… Le traitement du partenaire n’est pas recommandé. En cas de récidive, des cures de probiotiques par voie vaginale ou per os ont montré leur efficacité préventive à raison de 1 à 2 semaines par mois pendant 3 mois. L’ablation d’un DIU peut se justifier dans de très rares cas d’échecs aux traitements préventifs. Chez la femme enceinte, la vaginose bactérienne a été associée à un risque accru de prématurité. Le métronidazole peut être utilisé pendant la grossesse mais pas pendant l’allaitement de même que le secnidazole (à partir du second trimestre). Le chlorure de dequalnlinium n’est pas contre-indiqué pendant la grossesse ou l’allaitement.
Jean-Marc BOHBOT
Infectiologue, institut Fournier,
Paris
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