Recevoir la patiente, enceinte ou non, seule (respect du secret médical pendant l’anamnèse).
Lors de l’anamnèse poser des questions simples permettant de repérer un climat de violences conjugales. Nous pouvons demander aux femmes si elles ont été malmenées, violentées et si elles ont déjà eu peur de leur partenaire. Nous pouvons préciser « Comment se terminent les disputes au sein de votre couple ? Et Comment ça se passe si Monsieur veut un rapport sexuel et que vous n’en voulez pas ? ».
– L’informer sur les conséquences de ces violences sur sa santé et le cas échéant sur celle de son fœtus et de ses éventuels autres enfants.
– Evaluer avec elle le danger (cf fiche repérer-évaluer de la HAS)
– Rédiger un certificat médical descriptif en suivant le modèle fourni depuis 2015 par le CNOSF.
– Recueillir sa parole, l’encourager et l’orienter vers des partenaires sociaux, psychologiques et juridiques (dépôt de plainte)
Si la patiente ne souhaite pas en parler, essayer de la rejoindre là où elle en est : répondre à ses questions, prendre en compte ses plaintes somatiques, lui fournir un certificat médical attestant qu’elle a besoin de repos et qu’il est contre indiqué de réaliser le ménage et/ou le port de charges lourdes, lui fournir une contraception d’urgence, une contraception non identifiable (macro progestatifs injectables), réaliser des tests de dépistages IST.
En cas de violences conjugales, les violences sexuelles sont présentes le plus souvent mais souvent minimisées voire niées.
Deux outils peuvent aider concrètement les femmes victimes à se protéger mais aussi à prendre conscience de la gravité de la situation :
– un certificat de contre-indication aux rapports sexuels qui s’il est respecté par le conjoint permettra à la patiente un répit salvateur, s’il n’est pas respecté lui permettra de comprendre à quel point son partenaire ne prend pas en compte sa santé et son bien-être.
– Une prescription de lubrifiant en cas de dyspareunies que parfois son conjoint violent refusera. La patiente réalisera alors que le fonctionnement de son partenaire est de « faire mal » pour imposer son pouvoir.
Si la patiente ne souhaite pas déposer plainte, l’orienter vers une consultation de médecine légale sans réquisition si cela est possible sur le territoire et l’orienter vers une consultation juridique gratuite pour qu’elle puisse prendre ses décisions de façon éclairée.
En cas de danger imminent pour une patiente ne parvenant pas à se protéger ou à protéger ses enfants, réaliser une information préoccupante voir un signalement (cf fiche comment agir de la HAS).
RÉFÉRENCES
Les rubriques « annuaire » ou « notre réseau » de ces sites internet peuvent nous aider à connaître les structures locales les plus proches de chez nous.
– www.stop-violences-femmes.gouv.fr
– www.solidaritefemmes.org
– www.infofemmes.com
– www.france-victimes.fr
– www.cfcv.asso.fr
MODÈLES DE CERTIFICAT MEDICAL
– www.ordre-sages-femmes.fr/wp-content/uploads/2015/11/Le_pratique_du_certificat_medical_descriptif_novembre_2015.pdf
– www.stop-violences-femmes.gouv.fr/IMG/pdf/notice_certificat_sages-femmes_-_2015.pdf
RECOMMANDATION 2019 DE LA HAS
– www.has-sante.fr/jcms/p_3104867/fr/reperage-des-femmes-victimes-de-violences-au-sein-du-couple
Mathilde DELESPINE,
Sage-Femme – Coordinatrice de l’unité de soins dédiée aux femmes victimes de violences de la Maison des Femmes du Centre Hospitalier de St-Denis
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