Comment votre exercice a –t-il évolué au cours des 10 dernières années ?
Ces dix dernières années ont vu apparaître de manière de plus en plus nette une médecine personnalisée. Cette tendance particulièrement prégnante en cancérologie se décline dorénavant pour la plupart des pathologies.
Cette orientation hautement souhaitable provient d’une part d’une demande légitime des patientes mais aussi des progrès de la recherche avec de nombreuses ressources thérapeutiques.
Quelles sont selon vous les orientations futures de la gynécologie ?
Les principales tendances pour les années à venir qui ne sont d’ailleurs pas propres à la gynécologie sont à la fois liées à la médecine prédictive et donc à la prévention personnalisée d’une part ; et d’autre part à la lutte contre les effets du vieillissement. Ces deux thématiques qui vont occuper une grande partie des travaux de recherche dans les années à venir sont d’ailleurs étroitement liées.
Quelle a été votre meilleure expérience professionnelle ?
Globalement la prise en charge de l’incontinence urinaire a progressé considérablement au cours des 15 années écoulées. Imaginerions nous traiter l’incontinence d’effort sans les bandelettes sous urétrales, traiter l’hyperactivité vésicale avec une seule classe d’anticholinergique sans toxine botulique, sans neuromodulation des racines sacrées.
C’est aujourd’hui une immense satisfaction professionnelle que d’entendre de si nombreuses femmes nous dire que le traitement leur a changé la vie en les débarrassant de cette incontinence qu’elles considèrent à juste titre comme un véritable handicap.
Quelle a été votre principale déception ?
Plus qu’une déception, ma principale crainte est que l’extrême judiciarisation à laquelle nous assistons ces dernières années notamment au travers des « class action » ne constitue un terrible frein au progrès médical.
Si bien évidemment il faut des gardes fous et des instances de contrôle indispensables et fortes, la notion de risque médical doit être mieux expliquée à nos patientes et patients pour être mieux acceptée.
Cela rendra j’en suis sur une relation médecin malade à nouveau basée principalement sur la confiance. C’est mon principal espoir pour que nos jeunes futurs confrères puissent aussi s’épanouir dans leur vie professionnelle.
François HAAB
Chirurgien urologue,
Paris
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