En 2017, 216 700 IVG ont été effectuées en France, selon les données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Un chiffre stable par rapport aux années précédentes. Parmi ces interventions, 19% ont été réalisées en cabinet médical, en majorité par des médecins généralistes.
Rappel : l’IVG médicamenteuse peut être réalisée en ville jusqu’à 7 semaines d’aménorrhée (9 semaines en milieu hospitalier).
Les interruptions volontaires de grossesse (IVG) sont devenues majoritairement médicamenteuses et de plus en plus pratiquées en cabinet médical. Au cours de sa communication au Congrès Infogyn 2018, le Dr Nathalie Rae (CHU de Bordeaux) a évoqué les dernières recommandations. « L’IVG médicamenteuses en ville ne présente pas de difficultés majeures si la charte de bonnes pratiques inscrite dans la convention [signée avec l’hôpital] est bien respectée.
Le taux de succès de l’IVG en ville (avortement complet sans nécessité d’intervention chirurgicale) est de 95% ». Ce succès dépend en partie du délai de contrôle, qui doit être effectué dans les deux à trois semaines après la prise de mifépristone (J0). L’efficacité est d’abord évaluée par dosage plasmatique de l’hCG, qui doit être sous le seuil de 1000 UI/L à J14 et de 500 UI/L à J21.
Rappelons ici « l’affaire » de la fin de commercialisation du Cytotec® (« utilisé hors AMM en gynécologie jugé à posologies inadaptées ou pas assez précises et pouvant entrainer des effets indésirables graves ». Ce médicament (misoprostol) est retiré du marché français, à compter du 1er mars 2018. Le ton très alarmiste qui a entouré l’annonce n’est pas sans poser question, tant sur le fond que sur la forme. Le Pr Christophe Vayssière, chef du département de diagnostic anténatal au CHU de Toulouse et membre du Collège national des gynécologues-obstétriciens (CNGOF) s’etait alors exprimé en regrettant que « les cas rapportés et le buzz sur les réseaux sociaux aient plus de poids que le discours scientifique ». Depuis, les médecins et les sages-femmes ont le choix entre Gymiso® ou MisoOne®, deux alternatives à base de misoprostol, indiquées pour l’IVG médicamenteuse jusqu’à 7 semaines d’aménorrhée.
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