VIOLEURS : UN CERTAIN RETARD D’HUMANITÉ
Le viol est défini comme tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis par violence, contrainte, menace ou surprise. Les faits de viols augmentent en France (+ 18% en 5 ans) : 1 viol toutes les 45 minutes !
On peut sans peine imaginer la terreur, les sentiments d’humiliation et de souillure intime ressentis par l’être victime d’un viol. Quant aux séquelles psychologiques, sexuelles…
On peut se poser à ce sujet d’innombrables questions sans réponses aujourd’hui car il reste très difficile d’expliquer la physiopathologie du viol : l’agresseur sexuel apparaît le plus souvent indemne de pathologie mentale caractérisée. Et c’est bien cela qui est surprenant.
Pourtant elle doit bien exister cette pathologie, même si elle ne figure pas aux DSM (Diagnostic Statistical Manual Mental Disorders). Le (parfois) bon sens populaire n’affirme-t-il pas : « il faut être vraiment « malade » pour violer » !
« Back to the future » : d’après Serge Wunsch, neurobiologiste Français, chez les primates (5 doigts et un pouce opposable) la copulation était auparavant effectuée grâce à une succession de réflexes sexuels (lordose, lubrification vaginale, érection, poussées pelviennes, éjaculation. . .). Et telle était très probablement la sexualité de nos ancêtres Homo sapiens il y a 35 000 ans. A l’origine des temps l’homme est bien par sa biologie un chimpanzé mais n’est-il pas surtout aujourd’hui ce que nous appelons un « humain » par son cortex ?
Oh, comme nous avons changé ! Avec l’évolution, on est progressivement passé d’un « comportement de reproduction » à un « comportement érotique » : chez l’humain d’aujourd’hui, le comportement sexuel est principalement motivé par la recherche du plaisir. C’est, entre autres ce qui nous différencie du chimpanzé qui lui n’a rien modifié de ses comportements primitifs.
Les normes sexuelles humaines se sont progressivement différentiées de celles de l’animal avec la monogamie, la condamnation de l’inceste, du viol, de la pédophilie…
En effet le temps a passé… et au cours des millénaires nos gènes se sont modifiés, notre cerveau est devenu « super cerveau », l’influence hormonale dans le contrôle de nos comportements de reproduction a diminué, pendant que le système de récompense est devenu prépondérant. Ce changement des comportements sexuels au cours de l’évolution est profond : les facteurs affectifs (tendresse, amour, intimité…) et cognitifs, et surtout le contexte culturel, ont désormais une influence majeure sur le comportement sexuel humain. Seuls ceux en « retard d’évolution » en déficit d’affect seraient des violeurs potentiels. Connaîtraient-ils un retard d’évolution fatal de leurs cerveaux susceptible d’expliquer leurs actes criminels ? Car le plus souvent le viol ne déclenche chez eux aucun sentiment de remords, de compassion ou de pitié. Ce sont des infirmes de la bonté, de la générosité, du respect de l’autre… Ils sont comme dominés encore par leur animalité définie comme un « manque de raison »
pour Descartes pour ne citer que l’un des principaux aspects de la démarcation. Et à ce titre ils sont souvent décrits comme des monstres : des créatures dont le comportement horrifie par sa différence avec l’humain.
Bon, nous sommes encore loin d’avoir atteint l’ultime sommet de notre évolution : « Chacun porte en soi, au point de vue moral, quelque chose d’absolument mauvais, et même le meilleur et le plus noble caractère nous surprendra parfois par des traits individuels de bassesse… » (Schopenhauer). Et l’on s’étripe encore joyeusement ici et là sur notre planète.
Allez, encore quelques dizaines de milliers d’années d’évolution et nous n’aurons plus de violeurs parmi nous et la paix sera parmi les hommes ?
David ELIA
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts pour cet article.
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