■ CONTEXTE CLINIQUE
Madame C, 70 ans, est depuis de nombreuses années sous traitement hormonal de la ménopause. La compliance thérapeutique est parfaite. Elle ne prend aucun autre traitement.
Elle est suivie annuellement et le bilan est toujours normal. Elle a eu 4 enfants avec des accouchements normaux par voie basse. Elle n’a jamais subi d’intervention chirurgicale.
Un épisode de métrorragies minimes survient de manière inopinée. Elle consulte son gynécologue. L’examen pelvien est considéré comme normal et confirme l’origine endocavitaire du saignement.
Une échographie est rapidement réalisée.
L’image 1 met en évidence les éléments suivants :
- un utérus de volume normal pour l’âge de la patiente,
- un myomètre homogène,
- une image intracavitaire ovalaire d’environ 15 x 10 mm de structure tissulaire homogène,
- un mince feuillet endométrial visible en arrière de cette image alors qu’à l’inverse, en avant, il n’est que partiellement identifiable.
L’image 2 couple l ’imagerie bidimensionnelle et le Doppler à codage coloré. Elle met en évidence la présence d’un pédicule vasculaire focal antérieur pénétrant l’image intracavitaire.
L’image 3 représente une vue coronale de l’utérus obtenue après acquisition d’un volume 3D. Elle confirme la présence d’une image tissulaire intracavitaire, arrondie, hypoéchogène, d’environ 15 mm, à développement antéro-droit.
Bien que l’échographie ne puisse jamais affirmer un diagnostic en raison de son manque de spécificité, l’image observée est très fortement suspecte de malignité selon le consensus du groupe IETA (International Endometrial Tumor Analysis : Ultrasound Obstet Gynecol 2010; 35: 103–112). L’hystéroscopie avec biopsie dirigée est réalisée. Elle confirme le cancer de l’endomètre.
Une hystérectomie avec annexectomie bilatérale est donc proposée.
L’étude de la pièce opératoire met en évidence un adénocarcinome endométrioïde de l’endomètre, de grade I. La tumeur mesure 20 mm. Elle envahit moins de 10% du myomètre. Il n’y pas d’embole vasculaire. La cytologie péritonéale et les récepteurs hormonaux sont négatifs. L’étude génomique est négative.
Il s’agit donc d’une tumeur classée T1a de bon pronostic selon le consensus des sociétés européennes ESMO-ESGO-ESTRO (Consensus Conference on Endometrial Cancer : Int J Gynecol Cancer. 2016 Jan; 26(1): 2–30) ne nécessitant pas de curiethérapie complémentaire.
Une surveillance simple est retenue.
Au sujet de l’échographie et de ses différents modes d’analyse, il est légitime de dire qu’actuellement, la qualité des images obtenues d’une part et les conférences internationales de consensus d’autre part permettent d’orienter le diagnostic avec une spécificité qui ne cesse de s’améliorer.
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