Crat.org, vous connaissez ? C’est un site très pratique en consultation lorsqu’on s’interroge sur le risque tératogène gravidique potentiel d’une molécule. Pas seulement les grossesses mais la fertilité et l’allaitement sont aussi documentés, molécule par molécule. C’est bien fait et des alternatives thérapeutiques sont suggérées lorsque nécessaire.
C’est le Centre de référence sur les agents tératogènes (Crat), créé en 1975, que les praticiens consultent régulièrement en ligne. On peut imprimer la note fournie, qui de plus est écrite dans des termes compréhensibles pour les patientes, et donc la leur remettre. Le CRAT, c’est important mais pas seulement pour les médecins : le CRAT documente l’ANSM, les CPRV (centres régionaux de pharmacovigilance), les centres antipoison, les registres…
Vraiment très, très utile, ce CRAT ! Elisabeth Elefant de l’hôpital Armand-Trousseau sonne la sonnette d’alarme : il manque pourtant cruellement de moyens. Le CRAT dispose d’une enveloppe de 320 000€ (obtenue de l’ANSM et de l’APHP), ce qui permet essentiellement de payer les salariés du centre : trois médecins à temps plein et une secrétaire. Elisabeth Elefant affirme : «A Berlin et à Montréal, des structures équivalentes embauchent entre 20 et 30 personnes. Le site a été ouvert en 2006, ce qui a encore augmenté la charge de travail. Le CRAT reçoit aussi environ 3 500 demandes de non professionnels par an (tel, mail, courrier) et ne bénéficie ni d’externes, ni d’internes, ni de chefs de clinique pour faire tourner le service. Nous sommes sous-dotés alors que nous avons une vocation nationale».
«Compte tenu des services que le CRAT rend et du fait que l’AP-HP commence à rechigner à le financer, j’espère une enveloppe MIG pour deux ou trois postes supplémentaires. Jusqu’à présent, le financement est entièrement public. Va-t-on devoir envisager des partenariats avec le privé ?» s’interroge Elisabeth Elefant.
David Elia
http://ansm.sante.fr/Glossaire/(filter)/C
http://huep.aphp.fr/wp-content/blogs.dir/146/files/2014/06/flyer-le-crat-05-2014.pdf
Article paru dans le Genesis N°188 (février/mars 2016)
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