Ainsi, quid du don de sperme pour les femmes seules et les couples homosexuels ? Pourraient-elles avoir accès aux Grossesse Pour Autrui (GPA) ? Des groupes de travail planchent sur ces sujets difficiles au sein de l’Académie de Médecine depuis près d’un an et demi.
L’AMP pour femmes seules ou couples de femmes : l’Académie de médecine s’interroge sur la capacité de réponse du système médical. Dans un rapport rendu public fin mai 2014 (s’attachant aux questions médicales et non juridiques soulevées par ces pratiques) l’Académie indique que la pratique de l’AMP avec sperme de donneur pour les femmes seules ou homosexuelles «n’a pas d’indication médicale mais n’a pas non plus de contre-indication médicale». Elle souligne que l’insémination des couples d’homosexuelles ne pose pas de problèmes médicaux particulier au contraire des femmes seules «qui sont souvent d’un âge plus avancé et ont moins de chances de devenir enceintes» et que leur grande solitude «peut parfois avoir des conséquences pour l’éducation et le bien-être des enfants».
L’Académie s’inquiète aussi de notre capacité à répondre à la demande «beaucoup plus importante de procréation par don de sperme» si les indications de l’AMP avec sperme de donneur étaient modifiées. Le nombre de dons est notoirement insuffisant et la pénurie serait à craindre si de telles demandes venaient à être autorisées.
Quant à la GPA, l’Académie renouvelle, sous l’angle cette fois des indications concernant les couples d’hommes homosexuels, son opposition déjà exprimée en 2009.
Et dans la presse quotidienne…
Dans le même temps Libération publie un appel à la «procréation médicalement assistée pour tous».
Le Figaro revient sur un des aspects du rapport de l’Académie : «une majorité de médecins, pour la plupart gynécologues, ont déclaré avoir participé à un projet de PMA réalisé à l’étranger».
Pour le Quotidien, cela montre… «que l’encadrement par des praticiens de PMA non autorisées en France n’est pas une pratique exceptionnelle […] près des trois quarts des 270 médecins ayant accepté de répondre à un questionnaire sur le sujet indiquent avoir été consultés par 1040 couples homosexuels désireux de devenir parents en 2011-2012.
Parmi les répondants – pour la plupart gynécologues, 61% ont déclaré avoir participé à un projet de PMA réalisé à l’étranger, le plus souvent en prescrivant les traitements hormonaux nécessaires à la stimulation ovarienne. Seuls 13% des médecins disent ne pas avoir donné suite aux demandes».
David Elia
www.academie-medecine.fr/publication100100320/
Article paru dans le Genesis N°179 (juin 2014)
10 commentaires