Autrefois, dans des temps très éloignés, quand survenait une catastrophe, quand trop ou pas assez de pluie amenait la famine, quand une épidémie ravageait une région, en fait quand le malheur frappait fort et largement, c’était tout simple : la faute aux Juifs ! Un petit (!) massacre plus tard, la cause était entendue, tout rentrait – ou ne rentrait pas – dans l’ordre…
Aujourd’hui, quand s’écrasent les avions et les trains, quand meurent les enfants, quand enlèvements et viols deviennent des armes de guerre, quand les ravages se mesurent à la qualité des images, sur quel bouc émissaire nous décharger ?
Je vous entends : comment mélanger les accidents de transport et les guerres ? Peut-être parce qu’ils nous paraissent parfois aussi inexplicables les uns que les autres, aussi inextricables, et que le sort des chrétiens d’Irak par exemple est très évocateur… entre autres. Plus jamais ça ! Il paraît que cela se disait en 1918…
Michèle Lachowsky
Article paru dans le Genesis N°180 (septembre 2014)
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