(PHOTO 1). Un érythème vestibulaire central et un aspect blanc lichénoïde périphérique (fourchette postérieure, face interne des petites lèvres, région sous clitoridienne) avec quelques macules pigmentaires.
2. SIGNES :
L’érythème vestibulaire correspond à une érosion et est très sensible au toucher. Il s’étend fréquemment vers la muqueuse vaginale. Ses bords sont bien limités (PHOTO 2) et souvent bordés d’un liseré blanc brillant nacré, appelé lichénoïde. Selon les formes cliniques, c’est soit l’érythème vestibulaire, soit l’atteinte blanchâtre périphérique (petites lèvres, espaces inter-labiaux) qui prédomine. Dans ce dernier cas, le diagnostic différentiel avec un lichen scléreux est souvent difficile. L’évolution est parfois atrophique comme dans le lichen scléreux (PHOTO 3).
3. SIGNES CLINIQUES ASSOCIÉS :
Le lichen plan érosif vulvaire peut entrer dans le cadre d’un syndrome érosif gingivo-vulvo-vaginal (atteinte orale 59%, vaginale 81% et périanale 29%). L’examen buccal retrouve une gingivite érosive bordée d’un petit liseré blanc. L’examen au speculum (souvent difficile en raison de la douleur ou de synéchies) retrouve une vaginite érosive.
4. SYMPTÔMES ASSOCIÉS :
Le maître symptôme est la douleur (ou la sensation de brûlure), spontanée ou provoquée par le toucher (dyspareunie).
5. CONTEXTE :
Un stress préalable est parfois noté. Les pathologies thyroïdiennes ont une fréquence augmentée. L’évolution est souvent chronique et le risque carcinologique à long terme est faible mais pas nul (2%).
6. PARTENAIRE : 0
7. DIAGNOSTIC :
Lichen plan érosif vulvaire. Une biopsie d’un bord de l’érosion est souvent utile au diagnostic.
8. TRAITEMENT :
Dermocorticoïde fort à très fort quotidien pendant au moins un mois avec baisse progressive et traitement d’entretien très prolongé (deux fois par semaine si efficace plusieurs mois voire années).
En cas d’atteinte vaginale, une mousse à base de corticoïdes doit être associée. En cas d’inefficacité des dermocortocoïdes, le tacrolimus s’est montré efficace lors d’études cliniques (hors AMM).
Clarence de Belilovsky – Dermatologue spécialisée en pathologie vulvaire à l’institut Alfred-Fournier, Paris
Article paru dans le Genesis N°180 (septembre 2014)
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