Comment votre exercice a-t-il évolué au cours des 10 dernières années ?
Je serai assez optimiste et dirai qu’il s’agit d’une évolution importante avec un relationnel avec nos patientes totalement modifié. Une place à l’information de nos propositions thérapeutiques omniprésente mais en contrepartie des patientes plus responsabilisées sur les choix thérapeutiques.
Sur le versant administratif au quotidien, je pense que nous subissons trop et passons trop de temps à remplir des tas de documents pour les différentes administrations.
Quelles sont selon vous les orientations futures de la gynécologie obstétrique ?
Une hyper-spécialisation de la gynécologie et de l’obstétrique.
La place du gynécologue obstétricien sera alors très importante puisque c’est lui qui permettra le tri entre physiologique, normal et pathologique.
Quelle a été votre meilleure expérience professionnelle ?
L’arrivée du numérique dans notre pratique. L’utilisation du numérique dans la gestion du dossier médical et ses avantages multiples : visualisation du dossier à distance, incorporation de différents examens.
L’utilisation du numérique en chirurgie pour une meilleure analyse des gestes, pour l’apprentissage.
Quelle a été votre principale déception ?
L’arrivée de ce que j’appelle le néo obscurantisme. L’exemple type est la polémique « Essure ».
L’arrêt d’un dispositif médical qui a rendu service à des milliers de patientes sur la pression médiatique d’une association de patientes qui a, à juste titre, demandé des comptes mais n’était pas en droit de demander l’arrêt de ce dispositif. Cette pression médiatique puis politique a influencé les agences qui n’ont pas pu arrêter ou encadrer ses demandes de retrait d’Essure*.
Ainsi cet emballement de retrait d’Essure* non encadré fait que nous ne serons probablement jamais pourquoi certaines patientes ont eu des effets secondaires parfois très invalidants sous Essure*.
Quels sont vos espoirs ?
Mettre en place, comme dans certains pays et comme dans l’information sur l’IVG, une législation sur l’information concernant les connaissances médicales.
Eviter les dérives sensationnelles d’un certain journalisme sur la médecine sans tomber dans la censure.
Aubert AGOSTINI
Gynécologue, Marseille
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