Proposé par le Dr Joël CRÉQUAT – Échographiste, Centre Péreire, Paris
Contexte clinique
Madame V., 26 ans, sans enfant, a subi une IVG chirurgicale il y a 1 mois.
Elle est depuis lors sous contraception orale.
L’année dernière, elle avait subi un curetage pour fausse couche spontanée précoce vers 7 semaines d’aménorrhée.
Elle consulte pour l’apparition de métrorragies persistantes malgré les traitements habituels.
Une échographie est pratiquée. Elle montre les images suivantes.
Qu’en pensez-vous et que proposez-vous ?
Réponse :
La première idée est naturellement celle d’une rétention intra-cavitaire. Mais l’échographie permet d’éliminer cette hypothèse : elle objective une cavité utérine normale sans reliquat ovulaire et un endomètre fin en rapport avec la contraception.
Elle met en évidence, en revanche, une image intra-myométriale antérieure, hétérogène à la fois tissulaire et liquidienne, atteignant presque la séreuse en dehors. Le Doppler coloré permet de montrer qu’il s’agit en réalité d’un important foyer de turbulence vasculaire de type anévrysme artério-veineux. Le diagnostic évoqué est donc celui d’une malformation artério-veineuse acquise, encore appelée anévrysme cirsoïde par les anatomistes.
L’échographie est aujourd’hui l’examen de référence dans ce contexte. Le traitement de cet anévrysme n’est bien évidemment pas le curetage qui aggraverait les choses, mais l’embolisation de l’artère utérine concernée. Cette pathologie iatrogène peut survenir après tout geste endocavitaire répété mais aussi après délivrance difficile ou maladie trophoblastique. De rares formes congénitales ont également été décrites.
Bien que les cas soient rares, la littérature rapporte que cette pathologie n’empêche pas la survenue de grossesses ultérieures.
Article paru dans le Genesis N°182 (janvier/février 2015)
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