La vaccination contre les infections à HPV, associée au dépistage par frottis, constitue un enjeu majeur de santé publique pour lutter contre le cancer du col de l’utérus (1). De nouvelles données d’impact en vie réelle(2, 3), publiées en 2014, de la vaccination contre les infections à HPV avec Cervarix® (Vaccin Papillomavirus Humain [Types 16 et 18] (Recombinant, avec adjuvant, adsorbé) en Ecosse, viennent confirmer les résultats obtenus pendant les essais cliniques avec une diminution de la prévalence des infections dues à certains HPV, qu’ils soient contenus ou non dans le vaccin et une baisse de l’incidence des lésions précancéreuses quelque soit le type d’HPV oncogène dans la lésion.
Le cancer du col de l’utérus et la vaccination contre les infections à HPV
Le cancer du col de l’utérus demeure un problème de santé publique important : 2e cancer le plus fréquent chez les femmes dans le monde (4), environ 3 000 nouveaux cas et plus de 1 100 décès sont recensés chaque année en France (1). La prévention de ce cancer repose sur deux stratégies complémentaires : le dépistage par frottis cervico-utérin (FCU) et la vaccination contre les infections à HPV (1).
Cervarix® est un vaccin pour la prévention des lésions génitales précancéreuses (du col de l’utérus, de la vulve et du vagin) et du cancer du col de l’utérus dus à certains types oncogènes de Papillomavirus Humains (HPV). Il est indiqué à partir de l’âge de 9 ans (5). En France, la vaccination contre les infections à HPV avec Cervarix® est recommandée chez les jeunes filles de 11 à 14 ans et dans le cadre du rattrapage chez les jeunes filles de 15 à 19 ans révolus (6).
La vaccination par Cervarix® a fait la preuve de son efficacité dans la prévention des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l’utérus dues aux HPV 16 et 18, qui sont à l’origine d’environ 70% des cancers du col de l’utérus en Europe et de la majorité des lésions précancéreuses (appelées aussi CIN 2/3) (5). Au delà des HPV 16 et 18, Cervarix® induit une protection croisée vis-à-vis d’autres types d’HPV oncogènes (31, 33 et 45) (5, 7).
Au cours des études cliniques, les effets indésirables survenus le plus fréquemment après la vaccination par Cervarix® ont été des réactions au site d’injection (notamment douleur, rougeur, gonflement), des céphalées, des douleurs musculaires et une fatigue (5).
Le programme de vaccination contre les infections à HPV en Ecosse (2,3)
Un programme national de vaccination en milieu scolaire a été mis en place en Ecosse en 2008, avec une recommandation officielle pour la vaccination des jeunes filles de 11-13 ans avec Cervarix® en 3 doses et un rattrapage possible jusqu’à l’âge de 18 ans.
Quatre ans après, la couverture vaccinale dépassait les 90% dans les cohortes cibles (chez les jeunes filles de 12-13 ans) et 66% dans les cohortes de rattrapage (chez les filles de 14 à 18 ans).
La surveillance de la prévalence des infections à HPV et de l’incidence des lésions précancéreuses, par les autorités de santé écossaises, ainsi que le suivi dans cette population du dépistage organisé (frottis cervico-utérin en Ecosse à l’âge de 20 ans puis tous les 3 ans) permet aujourd’hui d’évaluer l’impact de ce programme de vaccination, notamment au travers de deux études en vraie vie :
Diminution de la prévalence des infections dues à certains HPV, qu’ils soient contenus ou non dans le vaccin (2)
Dans une étude transversale contrôlée chez plus de 1 000 jeunes femmes de 20 – 21 ans vaccinées, comparant la prévalence des infections à HPV chez les filles vaccinées avec Cervarix® en 3 doses versus les jeunes femmes non vaccinées, l’analyse de plus de 4 700 échantillons de frottis a permis d’observer :
- une diminution significative de la prévalence des infections liées aux HPV 16 et/ou 18 (contenus dans le vaccin) : 29,8% (IC à 95% : 28,3 – 31,3) chez les filles non vaccinées versus 13,6% (IC à 95% : 11,7 – 15,8%) chez les filles vaccinées,
- une diminution significative de la prévalence des infections liées aux HPV 31, 33 ou 45 pour lesquels une protection croisée a été démontrée (3) : 13,1% (IC à 95% : 12,0 – 14,3) chez les filles non vaccinées versus 6,8% (IC à 95% : 5,5 – 8,5) chez les filles vaccinées.
Ces données démontrent l’impact positif de la vaccination par Cervarix® sur la prévalence des infections à HPV 16, 18, 31, 33 et 45 dans la population vaccinée.
Baisse de l’incidence des lésions précancéreuses du col de l’utérus quelque soit le type d’HPV oncogène dans la lésion (3)
Dans une autre étude, menée chez plus de 100 000 jeunes filles de la cohorte de rattrapage dans le cadre du programme national de vaccination, les résultats respectifs du dépistage organisé chez les filles vaccinées et chez les filles non vaccinées ont été comparés.
Cette étude montre une réduction significative des lésions précancéreuses après vaccination avec Cervarix® de :
- 29% pour les lésions CIN 1 (IC à 95% : 13% – 42% ; p = 0,0008),
- 50% pour les lésions CIN 2 (IC 95% : 37% – 60% ; p < 0,0001),
- 55% pour les lésions CIN 3 (IC à 95% : 42% – 65% ; p < 0,0001).
Cette étude est l’une des premières à montrer une réduction des CIN de bas grade et de haut grade associée à une couverture vaccinale élevée avec Cervarix® en vie réelle.
Les résultats de ces deux études soulignent l’intérêt de la vaccination contre les infections à HPV et confirment, en situation réelle, l’efficacité vaccinale de Cervarix® sur la baisse de la prévalence des infections à HPV et l’incidence des lésions précancéreuses dans les cohortes de rattrapage .
À propos de Cervarix®
Depuis sa mise à disposition en 2007, plus 41 millions de doses de Cervarix® ont été distribuées à travers le monde (8). Le vaccin est agréé aux collectivités, sur Liste I, vendu à un prix unitaire de 109,60 euros et remboursé par la sécurité sociale à 65% pour la population cible.
Le résumé des caractéristiques du produit de Cervarix® est accessible à l’adresse suivante :
http://ec.europa.eu/health/documents/communityregister/2014/20141121130208/anx_130208_fr.pdf
RÉFÉRENCES
1. Plan cancer 2014-2019. Disponible sur : www.social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/2014-02-03_Plan_cancer.pdf
2. Kavanagh K. et al. Introduction and sustained high coverage of the HPV bivalent vaccine leads to a reduction in prevalence of HPV 16/18 and closely related HPV types. BJC 2014: 1–7 | doi: 10.1038/bjc.2014.198.
3. Pollock K G J. et al. Reduction of low- and high-grade cervical abnormalities associated with high uptake of the HPV bivalent vaccine in Scotland. BJC 2014: 1-7 | doi: 10.1038/bjc.2014.198.
4. WHO guidance note: comprehensive cervical cancer prevention abd control: a healthier future for girls and women. World Health Organization 2013. Disponible sur: http://apps.who.int/iris/bitstream/10665/78128/3/9789241505147 eng.pdf
5. Résumé des caractéristiques du produit Cervarix®. GlaxoSmithKline. Disponible sur : http://ec.europa/eu/health/documents/community-register/2014/201411 21130208/anx 130208fr.pdf
6. Haut Conseil de la santé publique. Avis relatif à l’utilisation du vaccin contre les infections à papillomavirus humains Cervarix® du 20 février 2014. Disponible sur : www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine.clefr=411
7. Lehtinen M. et al. Overall efficacy of HPV-16/18 AS04-adjuvanted vaccine against grade 3 or greater cervical intraepithelial neoplasia: 4-year end-of-study analysis of the randomised, double-blind PATRICIA trial. Lancet Oncol 2012; 13: 89-99
8. Données internes GSK.
Article paru dans le Genesis N°182 (janvier/février 2015)
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