Une vaste ulcération nécrotique, arrondie, bien limitée avec un fond fibrineux et des bords inflammatoires de la partie postérieure de la grande lèvre (PHOTO 1)
2. SIGNES :
Typiquement, le début est brutal et l’ulcération est extrêmement douloureuse. Les lésions peuvent être multiples et alors classiquement en feuillets de livre (PHOTO 2)
3. SIGNES CLINIQUES ASSOCIÉS :
Ces ulcérations sont isolées sans dermatose adjacente. Elles ne sont pas indurées.
4. SYMPTÔMES ASSOCIÉS :
Ces ulcérations sont généralement précédées de prodromes à type de fièvre, de syndrome pseudogrippal. Elles sont extrêmement douloureuses. Leur résolution se fait en 2 à 5 semaines.
5. CONTEXTE :
Il s’agit souvent de jeunes filles, avant même le début de leur vie sexuelle. Ce n’est pas une IST. Cette ulcération est un équivalent d’aphte contemporain d’une primo-infection à Epstein- Barr Virus ou mycoplasma pneumonia. Elle a été également décrite au cours d’infections virales respiratoires ou digestives, à Streptocoque, CMV, salmonelle, toxoplasma gondii.
6. PARTENAIRE : 0
7. DIAGNOSTIC :
Ulcération aigüe non vénérienne (ex ulcération aigüe de Lipschutz). Les principaux diagnostics différentiels sont l’herpès et la syphilis, et moins souvent les ulcérations vulvaires observées au cours de la maladie de Crohn.
8. TRAITEMENT :
Le bilan minimal comportera une sérologie herpétique, syphilitique et EBV. Le traitement repose sur la corticothérapie locale (classe très forte 2X/J 7-10J) ou orale (ou AINS oral) + gel oral à base de lidocaïne + antalgiques. Les récidives sont rares et peuvent être prévenues par de la doxycycline au long cours, de la colchicine, dapsone, pentoxifylline.
Clarence de Belilovsky – Dermatologue spécialisée en pathologie vulvaire à l’institut Alfred-Fournier, Paris
Article paru dans le Genesis N°182 (janvier/février 2015)
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