Communiqué de presse Paris, le 20 mars 2017 L’accès à la gynécologie médicale menacé de disparition ? Les femmes témoignent et expriment leur colère
Le vendredi 3 mars s’est tenue, au Palais du Luxembourg, une conférence de presse du Comité de Défense de la Gynécologie médicale (CDGM)
Des contacts très intéressants et fructueux ont pu ainsi être pris. Plusieurs articles viennent d’être publiés et notre coprésidente le Dr Marie-Annick Rouméas, sollicitée, a déjà pu s’exprimer lors d’une émission de télévision.
Nous avions invité la presse pour faire connaître les premiers résultats d’un questionnaire mis en ligne sous le titre : «2016 – 2017, Vous et la Gynécologie Médicale», à l’intention des femmes.
Ce n’est pas la première fois que le CDGM lance un tel questionnaire. Il l’avait déjà fait en 2010 et en 2014.
Avec déjà cette année 3500 réponses à nos questions, les très nombreux témoignages expriment, avec une force remarquable, l’angoisse des femmes devant la situation créée par l’insuffisance du nombre de gynécologues médicaux et leur colère devant l’aggravation de la situation au fur et à mesure des départs en retraite.
Sous la présidence du Dr Marie-Annick Rouméas, co-présidente du CDGM, notre conférence de presse a été l’occasion de trois courts exposés.
Marie Stagliano, également co-présidente, a rappelé le combat du Comité de Défense de la Gynécologie Médicale. Créé en 1997, à la suite de la suppression de la spécialité, par le Dr Dominique Malvy et des femmes, dont Claude Groussin, toujours coprésidente, le CDGM a aidé à la mobilisation massive des femmes et de leurs médecins (3 millions de signatures et 3 manifestations nationales), pour
– la création d’un diplôme spécifique de Gynécologie Médicale ;
– la garantie de l’accès direct des femmes au gynécologue de leur choix.
Sur ces deux points, la mobilisation sans faille, avec l’aide de très nombreux élus de toute sensibilité politique, a abouti, après 17 années de suppression de la formation, à son rétablissement. Avec la création du Diplôme d’Etudes Spécialisées de Gynécologie médicale en 2003, et le décret du 3 novembre 2005 ouvrant un accès direct spécifique, permettant aux femmes de consulter directement leur gynécologue sans passer par le médecin traitant et sans pénalisation financière. Dans la continuité de toutes ces années, le CDGM poursuit son action, sous toutes les formes (pétition, délégations, réunions, interventions), pour que les femmes puissent, en tout lieu, à tout âge, bénéficier du suivi assuré par cette spécialité essentielle à leur santé.
Noëlle Mennecier, co-présidente du CDGM, qui ne pouvait être présente, avait rassemblé et analysé les données résultant des réponses à notre questionnaire. En donnant la parole aux femmes, qui s’en sont largement saisies, nous avons pu ainsi vérifier, totalement, la légitimité de nos demandes. Incontestablement, la situation s’est aggravée. Ce sont 36,5% des femmes, et non plus 25%, comme en 2010, qui nous disent qu’il n’y a plus de gynécologue médical
dans leur ville.
Et les distances augmentent pour consulter un(e) gynécologue. Les distances, et aussi les délais pour avoir un rendez-vous, mettant en danger le suivi indispensable aux femmes et augmentant du même coup les risques d’un diagnostic tardif.
Le Dr Hélène Legrand, gynécologue, en donnant lecture de ces résultats, a rapporté des témoignages bouleversants ainsi recueillis par le CDGM et qui montrent avec la plus grande clarté que les femmes veulent que, comme elles-mêmes, leurs filles et leurs petites filles bénéficient des acquis de la génération de l’après-guerre.
Le Pr Anne Gompel a expliqué ensuite, faits à l’appui, que la formation est quelque chose d’essentiel dans l’exercice de la gynécologie médicale. Elle a donné tous les éléments pour apprécier la place spécifique des professionnels de santé. Médecins généralistes, sages femmes, gynécologues médicaux, tous jouent leur rôle dans la santé des femmes, mais ce rôle n’est pas le même car la formation n’est pas la même. Puis elle a répondu aux questions de la salle sur l’arrêt de la formation et a rappelé à quel point les gynécologues formé(e)s depuis 2003 représentent un acquis important.
Et les témoignages des femmes en la matière, soulignent très concrètement pour le CDGM la nécessité de continuer son action. Car en dépit de l’augmentation obtenue depuis 2013 du nombre de postes d’internes en formation en gynécologie médicale, les femmes voient leur accès au gynécologue médical remis en cause. Aussi le remplacement des gynécologues médicaux qui partent à la retraite est-il à l’évidence une question de santé publique.
Il est impossible d’accepter qu’un acquis inséparable des droits des femmes soit remis en cause. C’est pourquoi, s’appuyant sur ce qui a été obtenu au cours de 20 années d’une action déterminée, le CDGM continuera à agir pour que toutes les femmes, et les jeunes filles en particulier, puissent être suivies par un gynécologue médical.
Ces questions ont été au coeur de son assemblée annuelle, qui s’est tenue le 26 mars dernier.
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