Nous sommes différents, restons-le !
Les femmes et les hommes ce n’est pas pareil : on est d’accord ? Nous avons plus de muscles et vous, vous avez dans le bas du ventre un appareil extraordinaire qui garantit la pérennité de l’espèce. Nous avons le thorax plat et vous avez des glandes qui autorisent nos petits à manger jusque plus soif.
Au fil des millénaires nos rôles sociaux respectifs ont très peu évolué et les hommes ont confisqué- on le sait- le pouvoir social, professionnel, familial, civique… Et ce au détriment des femmes, comme si rien n’avait changé depuis qu’ils rapportaient fourbus le produit de leur chasse à la caverne ou l’attendaient impatiemment femelle et progéniture…
Les stéréotypes masculins et féminins ont opprimé l’espèce depuis des millénaires, hommes y compris, même si je dois souligner que la part infiniment plus douloureuse dévolue aux femmes fut – est encore malheureusement – leur lot dans de nombreuse régions de la planète.
Il se trouve que l’hétérosexualité est le «système» majoritaire de l’espèce et c’est en son nom que l’on a pu construire ce système de domination patriarcale et/ou occidentale, judéo-chrétienne. Tout en niant l’homosexualité et lui faisant subir la répression terrible que l’on sait au fil des siècles: cela fait entre autres partie des faits honteux de notre histoire. C’est aux féministes que l’on doit la remise en question de cet ordre social ancestral construit à partir de nos différences innées. Et j’applaudis des deux mains leurs actions auxquelles il m’a été donné de participer activement dans les années 70. Lutter contre ces stéréotypes hommes-femmes – revient à enseigner que l’être humain n’est pas obligatoirement enfermé dans les comportements fondamentaux liés à son sexe: ainsi par exemple la libido masculine est classiquement envahissante et impérieuse, tandis que celle féminine l’est moins, plus subtile, j’oserai dire plus «intelligente et sélective.»Mais acceptons de plein droit celle qui se «comporte comme un garçon» à l’affût de toute rencontre sexuelle et celui qui sexuellement se révèle avoir un «abord sexuel plus féminin».
Dire qu’un garçon peut se comporter – mentalement sexuellement, physiquement- comme une fille et vice versa, je l’approuve bien volontiers.
Et aussi que les filles détestent les poupées et que les garçons y jouent, qu’un homme puisse pleurer qu’une femme pratique un sport de combat… Le principe de l’égalité en droits entre les femmes et les hommes doit-il faire gommer à outrance toutes nos différences? Faudrait-il pour autant imposer un égalitarisme stupide aboutissant au «lissage» de nos différences innées: si le garçon veut jouer des biscottos et la fille déshabiller et rhabiller Barbie et Ken, qu’on les laisse en paix sans chercher à modifier leurs comportements au nom de« l’égalité» Hommes/ Femmes.
Ce qui est fondamental: que les femmes et les hommes – hétéros ou homos –aient les mêmes droits et obligations devant la société mais qu’ils ne finissent surtout pas par se ressembler les uns les autres pour ne plus être à l’avenir qu’un seul être hybride sans saveur ni goût, d’un ennui mortel! Nous sommes physiquement, mentalement, physiologiquement, sexuellement… différents : restons-le !
Article paru dans le Genesis N°181 (octobre/novembre 2014)
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