1. CE QUE L’ON VOIT
Sur les versants cutanés de la vulve, les condylomes ressemblent classiquement à des verrues (Photo 1). Il peut s’agir de lésions plus plates appelées papules, pigmentées (Photo 2). Sur les versants internes de la vulve, les condylomes peuvent se présenter sous forme de papules/plaques blanches ou de lésions framboisées.
2. SIGNES
Il existe souvent un prurit associé en raison d’une candidose ou vaginose.
3. SIGNES CLINIQUES ASSOCIÉS
L’examen systématique de toute la sphère génitale est indispensable avec examen vaginal, cervical, péri-anal, frottis cervico-vaginal, si pas récent, et anuscopie, si les lésions sont proches de l’anus.
4. CONTEXTE
Les condylomes sont des lésions HPV induites. Ils font donc partie de la famille des IST et nécessitent un bilan IST complet. Cependant, le délai d’incubation étant extrêmement variable, il sera impossible de déterminer avec précision la date de contamination et donc le/ la partenaire incriminé(e).
5. PARTENAIRE
Examen clinique systématique.
6. DIAGNOSTIC
Le diagnostic est essentiellement clinique. Cependant toute forme atypique doit être biopsiée car les diagnostics différentiels sont nombreux. Toute lésion unique (sauf verrue typique) doit être biopsiée pour éliminer un VIN classique (Vulvar Intraepithelial Neoplasia), un naevus ou une kératose séborrhéique, un mélanome, si pigmentée, un lichen ou un psoriasis, si blanche ou rosée. De petites perles blanches posées sur la peau font évoquer des molluscum contagiosum ; de fines digitations bilatérales et symétriques du vestibule, des papilles physiologiques.
7. TRAITEMENT
Selon l’étendue des lésions, le traitement de première intention peut être soit physique (principalement azote liquide, éventuellement électrocoagulation, acide trichloracétique), soit chimique (imiquimod, podophyllotoxine uniquement sur les lésions externes).
L’association des deux est très efficace. L’usage de préservatifs est classiquement recommandé au moins pendant la durée du traitement sans qu’une réelle efficacité ait été démontrée.
Clarence de Belilovsky – Dermatologue spécialisée en pathologie vulvaire à l’institut Alfred-Fournier, Paris
L’auteur déclare n’avoir aucun lien d’intérêt pour cet article.
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