On avance, On avance, chaud devant ….! |
Bien sûr c’est très agaçant, pour ne pas dire plus, que de penser que dans 50 ans nos méthodes de diagnostic seront obsolètes, nos traitements dignes de l’âge de pierre et notre imagerie aussi dépassée que le muet en noir et blanc des premiers Charlie Chaplin !
Vous en doutez? Alors quelques exemples pour vous rafraîchir la mémoire :
– Nous pensions, il y a encore 40ans, que la progestérone et les progestatifs protégeaient la glande mammaire et l’École «Mauvais-Jarvisienne» imposait ce dogme absolu et non négociable. Depuis E3 N et la WHi, tout cela a volé en éclats et virage à 180 degrés!
– Le cancer du col était encore, en 1970, un cancer féminin parmi les autres et peu s’intéressaient aux HPV: nous avons aujourd’hui les preuves absolues qu’il s’agit d’un cancer viro-induitet les vaccins sont nos nouvelles armes efficaces.
– La recherche des cellules fœtales dans le sang des femmes enceintes restait de la Sciences Fiction et toutes les femmes après 38 ans avaient droit à leur amniocentèse avec 1 arrêt de grossesse sur 200 (dans les meilleures mains): aujourd’hui le DPNI va devenir accessible à toutes les femmes quel que soit leur âge.
De temps en temps j’essaie de deviner ce qu’il y aura dans le crâne de nos homologues dans un demi-siècle: en pensant à nous, certains auront peut-être le sourire aux lèvres devant tant de gaucheries et d’ignorance. Tiens ! Par exemple, je prendrais bien le pari que l’épidémiologie, qui aujourd’hui fonde la base (bien maladroite) de notre «Evidence Based Medicine», sera
remplacée par un outil sans biais et sans contestation.
Eh bien, ils auront tort car ainsi va la science: nous représentons aujourd’hui, vous et moi, nous tous ensemble, le maillon fondamental de la chaîne des connaissances. Nous en sommes les ouvriers du moment et c’est donc grâce à nous que les générations à venir progresseront – oui, grâce à nos études, nos idées, nos échecs, nos progrès – socle de références qu’ils auront l’obligation d’élever de telle façon que les générations qui leur succéderont saisissent à leur tour le flambeau pour les modifier, potentialiser, rendre… enfin obsolètes les bases qu’ils auront reçues en
précieux héritage.
Nous vivons il est vrai actuellement un moment difficile de l’histoire de la Médecine Française (la CNAM… Marisol Touraine… la maîtrise comptable de la santé, le «nivellement par le bas», etc.).Mais il s’agit ici de détails éphémères au regard de l’Histoire. Et même s’ils nous rendent souvent moroses, ils ne comptent pas au regard de nos avancées à venir.
Aussi gardons l’enthousiasme et la fraîcheur de notre Mission! Je vous souhaite d’excellentes vacances d’été.
Article paru dans le Genesis N°190 (juin/juillet 2016)
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