Atteint de cette effroyable maladie à laquelle Charcot a donné son nom, maladie orpheline (quelle bizarre formule, qui est à plaindre ?) il vient de mourir à 50 ans.
Peu de temps avant la fin il donne à la NRF un extrait de son futur dernier livre, juste avant que, selon sa formule, son corps n’ait achevé de se suicider. Ce sera « L’Intervalle ». L’intervalle, c’est le nom que Saint-Simon donnait à l’espace qui sépare la vie de la mort, précise son éditeur…
« Je chemine dans la maladie avec des objectifs modestes. Ainsi, j’essaie d’ajuster ma tête et mon corps. En somme, c’est peut-être une bonne définition de la vie ». Frédéric Badré, un écrivain que vous ne connaissiez peut-être pas (moi non plus) mais dont les mots sur la vie prennent une résonnance particulière en nos temps où la mort voyage tant. Elle a remplacé sa faux par des attributs plus modernes, mais ne dédaigne pas les anciens avec lesquels elle est souvent gagnante malgré nos efforts, aussi évidents que notre médecine et ses preuves. Et si on appelait Pascal à la rescousse, en pariant sur la vie ?
Article paru dans le Genesis N°189 (avril/mai 2016)
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